Plaques d’égout mal remises en place

Pen­dant que cer­tains se démènent pour faire de nos espaces urbains des lieux sûrs, sécu­ri­sés, propres, sans his­toires à coup de camé­ras de vidéo­sur­veillance, de plan Vigi­pi­rate per­ma­nent (depuis 1995 !), de vigiles aux entrées des admi­nis­tra­tions, des cafés, des boites de nuit… de digi­codes, de pass’ trans­port à puce RFID… d’autres semblent s’acharner à mettre du désordre.

Comme si on vou­lait nous rap­pe­ler per­pé­tuel­le­ment que sous nos pas grouille un réseau de cana­li­sa­tions humides rem­plies de nos déjec­tions, nos eaux usées, nos angoisses et nos morts. C’est fina­le­ment la preuve que l’ordre ne vain­cra jamais la vie.

Ces plaques d’égout mal remises en place témoignent d’un tra­vail quo­ti­dien de bor­dé­li­sa­tion per­ma­nente de nos rues. Il serait pour­tant si simple de les repo­si­tion­ner cor­rec­te­ment en res­pec­tant les lignes pré­cé­dem­ment tra­cées, sans rompre d’harmonie des formes.

MAJ : Je me dou­tais bien que j’étais pas le seul cin­glé à tra­quer le bor­del géné­ral de nos villes : www.misplacedmanholecovers

• Série publiée dans la revue Le Tigre

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