Boites à bonbons
Les boites à bonbons auront été mon fil conducteur de mon séjour berlinois.
Traquer ces distributeurs à chaque coin de rue fut d’abord une blague, avant de devenir, au bout de plus d’une centaine, la chronique de mon errance hébétée. Cela m’a maintenu éveillé. C’était la dernière motivation pour sortir de mon trou, pour rester attentif, porter le regard vers l’extérieur plutôt que de ruminer dans d’interminables introspections.
L’aspect de ces boites liées à l’enfance, à l’esthétique un brin nostalgique, ne cesse d’éveiller en moi une certaine tristesse. Sans doute parce qu’en tant qu’adulte je ne peux être dupe de leurs fausses promesses dans lesquelles l’enfant découvrira la trahison.
Quelque chose d’attirant qui ne comblera rien et qui n’apportera que de la déception.
Un paradis, qui n’a jamais existé, et que l’on considère pourtant comme déjà perdu.
Cette collection n’a finalement pas d’autre but qu’elle même. Elle n’a d’autre sens que celui de son accumulation qui me procure un certain amusement et fixe le souvenir de mes réflexions berlinoises.
Il y a d’autres paysages autour de ces boites…
On ne cesse de projeter sa vision intérieur sur le monde qui nous entoure qui, sitôt diffusée, ne nous appartient plus. Et qu’importe le malentendu puisque cela prend d’autres sens qui nous échappent comme le temps, les émotions et les souvenirs.
Quelques photos de cette série ont été publiées dans Le Tigre d’octobre 2012