Le dernier train de nuit entre Berlin et Paris
Le tout dernier train de nuit entre Berlin et Paris est parti jeudi 11 décembre 2014 de la gare Hauptbahnhof.
Peu rentable pour la DB (Deutsch Bahn) face aux compagnies aériennes lowcost (environ le double du prix de ces dernières) mais aux charmes incomparables et avec de biens moindres conséquences sur l’environnement, la disparition des trains de nuit est aussi le signe de la déliquescence du projet politique et culturel européen face aux exigences de rentabilité à court terme et d’externalisation des coûts propre à l’économie parasitaire du libéralisme.
Seuls deux députés du Bundestag, Mathias Gastel des Grünnen et Sabine Leidig de Die Linke ont jugé bon de se déplacer pour apporter leur soutien à ce triste événement.
Symboliquement, entre les restrictions budgétaires sur le programme étudiant Erasmus et les trains de nuit… le projet européen ne semble plus aimer les jeunes.
« L’Europe tout le monde en parle… »
Les frontière sont progressivement réinstaurées pour les hommes tout en facilitant toujours la circulation des capitaux et à la concurrence fiscale miner la vie des européens.
Les citoyens ont longtemps été en avance sur les hommes politiques concernant les aspirations au projet européen. Le monde politique, trop occupé à lutter pour sa propre survie et gangréné par les lobbys divers et variés vide l’Europe de sa substance culturelle pour n’en faire une coquille vide…
Mille rencontres, mille petites histoires particulières vont se tarirent.
Le rapport au temps et aux autres passe désormais par la consommation, la satisfaction instantanée et l’individualisme aux rencontres normées.
Peu cher à court terme, l’avion fortement polluant (santé et réchauffement climatique) est sujet aux aléas économiques mondiaux et aux subventions massives des pouvoirs publics préférant déléguer l’avenir aux rapaces économiques du lowcost qui expérimentent sur leurs salariés les dégradations des conditions de travail qui se généraliseront ensuite à tous.
La fragilité et la peur des autres semblent actuellement être les véritables projets européens alors que chacun aspire à l’inverse.
Restent les souvenirs de départs de Berlin, il y a 20 ans ou seulement quelques mois…
Il est encore temps de signer la pétition et de suivre l’actualité du sujet sur le site Nachtzug Bleibt (multilingue).